Le forum de l'ambre
Vos lettres
et correspondances (autre sujet)
L'échantillon
fossile est-il vrai ou faux ?
Bonjour, Bravo pour votre
site, Superbe. Il est très informatif...
Je possède un morceau
d'ambre avec plusieurs inclusions d'insectes. Trois inclusions
exactement. Je vous envoie des photographies (en plusieurs
email, car les photographies sont de grandes tailles, mais,
je tiens à vous les envoyer en l'état pour que
vous puissiez les exploiter de la façon la plus adéquate
possible.
Certaines photographies
sont prises au travers de ma loupe binoculaire au grossissement
10 - 15 et ne sont pas de très bonne qualité.
Veuillez m'en excuser.
Le bloc d'ambre est-il
véritable ou est-ce une contrefaçon ? J'ai
acheté l'échantillon 15 euro. Avez vous une
idée de sa valeur intrinsèque et financière
(1, 10,100 euro) ?
Merci encore pour votre
site. Et, BRAVO pour la qualité remarquable des documents
et rédactions que vous mettez à disposition,
nous permettant d'investir l'étude passionnante des
résines fossiles...
Amicalement.
Laurent.
La
Boutique - E.G. -
Bonjour, Monsieur.
Une
fois encore, vous êtes nombreux sur Internet et dans
les salons de minéralogie à souhaiter des expertises
d'échantillons d'oléorésines subfossiles
(souvent originaires de Madagascar).
Depuis
1991, le copal insectifère malgache (vendu pour l'équivalent
de l'ambre balte authentique) inonde le marché européen,
à un prix qui dépasse parfois la valeur de l'or
jaune (véritable).
Sans
vouloir porter de jugement sur la concurrence, votre fossile
n'a pas une valeur exceptionnelle. Et, dans "La Boutique
à Jacques", Monsieur, vous trouverez (en vous
rendant sur place) des échantillons semblables pour
un coût dix fois moindre...
Quinze euro, peuvent vous permettre (selon moi) de vous porter
acquéreur d'une belle pièce originaire des pays
baltes. Mais, chacun à le droit d'accorder la valeur
qu'il souhaite aux objets qu'il achète. Et,
je me refuse à devenir une caution ou le garant d'un
quelconque argus des inclusions commercialisées en
France et en Europe.
Vendu pour l'ambre, le copal malgache est un bon substitut
commercial.
Le fossile de Laurent est authentique...
Monsieur,
votre échantillon insectifère (d'environ 40
mm) est une coulure authentique très courante. Plusieurs
inclusions organiques sont identifiables, celle principalement
d'un termite ailé (Termitidae) qui constitue un indice
fiable d'un climat tropical chaud et surtout humide !
En effet, les termitières sont d'ordinaire situées
à proximité d'une source. Certes, on pense quasi
automatiquement aux termites d'Afrique que l'on situe en climat
"aride", mais, pour survivre, et puisqu'ils mangent
du bois recyclé, les termites ont impérativement
besoin d'eau. Votre résine est un copal récent
assez commun des tropiques, un copal, dans son état
naturel. La pièce Pléistocène (l'échantillon
est daté sans doute d'un million d'années environ)
est une coulée aérienne verticale au niveau
supérieur de l'arbre producteur de résine. Le
fossile contient des débris organiques de bois.
Concernant
le matériel malgache, les productions de faux sont
surtout orientées vers les pièces
à haute valeur ajoutée (papillons, caméléon,
plumes). Voyez par exemple ce crabe marin (contemporain) que
des faussaires souhaitent plonger de façon artificielle
dans du copal sans insecte... Nous resterons discret sur le
prix... Lire le dossier des faux ici.
Soyez vigilent et critique, un crabe marin contemporain
niché dans une résine
malgache constitue sans doute un artéfact de fossilisation.
Dans
la paléontologie, (surtout dans les secteurs "pratiques"
où les contraintes techniques sont limitées)
les faux inondent le marcher...
Est-ce
que les falsifications existent ?
Réponse:
"Non!"
"Le
faux n'existe pas (ou plus) après analyse critique,
méthodique et scientifique". Dixit le courrier
d'un éminent chercheur que nous ne citerons pas.
Bon,
si tel est le cas, si les faux n'existent pas, ne tombons
pas dans la crédulité innocente du collectionneur
angélique...
Les fraudes font vivre et rapportent beaucoup... Et mieux
vaut ne pas ébruiter l'affaire ! Voici les principales
remarques rédigées de cette éminente
personne qui commente des fraudes (pièces artificielles
de synthèse) qui imitent l'ambre.
Monsieur xxx, comme il aime à le rappeler sur son papier
à entête, est Docteur Es Sciences de la Faculté
de Paris. Il est à la pointe des compétences
scientifiques, et, lui et ses confrères de la "grande"
institution (rue Buffon à Paris), me proposent un argumentaire
en 5 sentences.
- 1
"Le faux n'existe pas après analyse par un laboratoire
scientifique capable."
- 2
"Je ne connais aucun Labo pouvant faire des analyses
précises."
- 3
"En ce qui concerne l'ambre, le problème est difficile
car la différence
ambre/copal est mal étudiée."
- 4
"Ayant manipulé des tas de cailloux, j'ai une
certaine habitude de ces objets."
- 5
"Apportez moi vos échantillons, je ferai un tris
à l'oeil."
Si
les faux n'existent pas (après cette
lecture) rappelons la mouche des
latrines du Musée de Londres, et, ensuite proposons
à l'expertise, sans doute, la
plus belle inclusion parisienne.
La
mouche des latrines du Musée de Londres.
La
collection la plus prestigieuse du Monde, contient des faux.
Le 1er Avril 1966, le faux le plus célèbre de
l'ambre : Fannia
Scalaris, pièce 22305 du Musée de Londres !
Dans
un ambre authentique de la Baltique, la contrefaçon
peut-être la plus célèbre : Fannia
Scalaris, la plus commune des mouche qui soit. Les mouches
Fannia sont rattachées à la famille des Muscidae
(les mouches scatophages !)
Depuis
la préhistoire, ces mouches dites domestiques ont suivi
l'homme dans sa vie et dans toutes ses histoires ! Le
fossile d'ambre contenant la mouche provient de la collection
de Hermann Loew, un allemand qui travaillait au Département
de Paléontologie du Musée de Londres à
la classification des moucherons dans l'ambre. Celui-ci a
même publié les résultats de ses travaux
(Loew 1850). Fannia Scalaris est aussi désignée
sous le nom de 'mouche des latrines' ou 'mouche des ordures'.
Et il était inconcevable de la découvrir dans
un ambre vieux de 40 Millions d'années... En effet,
cette espèce n'a évoluée que récemment,
et n'est pas distribuée dans les régions tropicales.
Willi Henning (1913-1976), la référence dans
la systématique en entomologie a décrit la pièce
22305 du Musée d'Histoire Naturel de Londres... et
bizarrement, mais certainement non volontairement, Willi Henning
a publié ses conclusions un 1er avril (1966).
Comment
identifier la fausse mouche fannia
qui appartient à la sous famille des Muscinae ?
Dans
la famille des Muscidae, difficile de confirmer l'absence
de soies hypopleurales pour distinguer ces mouches des
calliforidés. Alors, pour reconnaître les
mouches fanniides plongées dans l'ambre, le critère
le plus appréciable compte tenu de la difficulté
de l'observation morphologique dans la résine
est le repérage de la nervure anale ( =
la dernière nervure) qui n'atteint pas le bord
de l'aile...
|
L'étude
de cette pièce, juste par curiosité a été
poursuivie par Andrew Ross, en Juillet 1993 : "Tout
semblait pourtant montrer une 'authentique' mouche dans l'ambre,
mais sous la chaleur de la lampe du microscope, une ligne
de fracture apparue... L'intérieur avait été
creusé (zone circulaire très régulière
qui n'existe pas dans l'ambre) et avait été
remplie d'une résine moderne. Perfection de la copie..."
Ayant
réalisé la seule publication
française permettant de discerner les contrefaçons
de l'ambre, j'aimerai attirer l'attention sur cet autre sujet
qui mérite toutes les attentions !
La
plus belle inclusion parisienne (étude d'une abeille
bien étrange).
Le
docteur René Gabriel Jeannel, Directeur du Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris en 1951, nous propose un ouvrage
(édité aux éditions BOUBEE) consacré
à l'initiation paléoentomologique et au peuplement
des arthropodes de la Terre. (Voir ci-dessous).
Présentons l'ouvrage de René Gabriel Jeannel,
et surtout la jaquette de couverture (seule photographie du
livre) qui expose un insecte comparable aux xylocopes contemporains.
La seule image (couleur) du livre a de quoi surprendre (et
un peu plus encore) le naturaliste critique qui étudie
un peu les inclusions de l'ambre...
Le livre (101 pages, 14
planches de dessins N&B) dans son contenu est passionnant,
particulièrement brillant. Mais, mon attention est
surtout attirée par la couverture -réalisée
par le commandeur de la Légion d'honneur-. L'ouvrage,
agrémenté seulement de dessins noir et blanc,
utilise une bibliographie scientifique pour les lignées
étudiées, à l'exception de cet
insecte de l'ambre photographié en couleur
pour la couverture...
Examinons cet
insecte
Connaissant le
halo blanc qui nimbe toujours les inclusions authentiques
de l'ambre, (autrement dit ce voile blanc, né d'une
réaction de dégazage des bactéries à
partir des liquides corporel d'un animal pendant le processus
de fossilisation, -détail surtout utile pour confondre
les contrefaçons-), on peut se demander pourquoi le
gros hyménoptère ici est noir, comme sec, alors
qu'il semble être rentré dans le milieu piège
vivant comme le prouve l'aiguillon dardé parfaitement
visible...
Cette
belle abeille, noire, tout d'abord est curieuse car elle
apparaît être comme une sorte d'hybride d'abeille
charpentière (xylocope, pour la couleur sombre des
ailes) et d'abeille à corbeille (corbiculate bees).
Une belle abeille dont on peut se poser la question de l'authenticité.
Ne serait-elle originaire de cette époque (1950) où
Jean Roger était le responsable de l'institut paléontologique
de Paris tandis qu'Alexander Petrunkevitch venait examiner
les 11 araignées de l'ambre de M. Berland dont segestria
succinei, (3 mm), conservé dans "cet échantillon
épais et étrangement opaque" ?
Une
lecture taphonomique (très sommaire) de l'abeille,
ci-dessus, pose une question assez évidente. La position
des tarses de l'insecte semble indiquer une force découlement
de la résine qui agit vers l'arrière. Et, cela
ne correspond pas avec l'aile postérieure gauche dont
l'extrémité, recourbée vers l'avant,
semble indiquer un déplacement en direction de la tête.
Comment
un écoulement (évidemment naturel) de résine,
le long d'un arbre sous le seul effet de la pesanteur pourrait-il
avoir des sens opposés pour déformer ainsi l'insecte ?
La position de l'abeille est-elle naturelle ? On peut
se poser la question.
L'opérateur
n'aurait-il pas appliqué une force, au moyen d'une
pointe de stylo, par exemple, lorsque l'insecte introduit
dans la résine artificielle refusait de s'enfoncer
suffisamment ? Ce sont de tels détails taphonomiques
(c'est-à-dire concernant la position mortuaire) qui
peuvent facilement discréditer le fossile.
Le docteur René Gabriel Jeannel, Directeur du Muséum
d'Histoire Naturelle de Paris en 1951, nous aurait-il publié
une chimère ? Oui, une inclusion inaccessible,
une vue hors d'atteinte, une inclusion mystérieuse,
impénétrable et hybride entre les xylocopes
et les abeilles ?
Commentaire précieux de Gaël de Ploeg (GdP
est l'inventeur des gisements d'ambre de l'Oise) : "La
perle de la couverture de ce livre est perdue, peut-être
en Roumanie?"
Bon, entendu. Cela peut effectivement arriver. Tout le monde
peut perdre un échantillon. Cela dit, lorsque que l'on
est Directeur du MHNP, cela pose un petit problème...
Mais, entendu. Cela peut arriver. Ce qui reste plus étrange,
Gaël, c'est la perte des références, (envolées
aussi toutes en Roumanie?) Pourquoi: le nom, l'époque,
la taille de l'inclusion (photo alors réalisée
avec une échelle incrustée), le nom du propriétaire,
la localité de la découverte, etc. manquent?
Les caractères (de toutes les références)
se sont tous perdus (en Roumanie) tandis que l'image est restée?
Malgré
la "rigueur" (*) des
travaux scientifiques présentés dans l'ouvrage :
Aucune description de la taille, aucun nom d'espèce
de l'insecte. Aucune datation de l'échantillon, aucune
description du gîte fossilifère... Pas le moindre
examen taphonomique (et pourtant, la position est si étrange!).
Aucun commentaire de la provenance du fossile et rien concernant
l'heureux propriétaire d'une telle pièce...
Pas de référence d'une quelconque nomenclature
dans une collection, (numéro de l'échantillon ?).
Aucun crédit photographique. Rien pour les références
bibliographiques... Et, plus étrange encore, aucune
utilisation de l'image dans l'ouvrage ! AUCUNE
publication scientifique (française ou étrangère,
antérieure ou ultérieure à la publication
du livre ne révise ce fossile pourtant superbe...
* : L'auteur ne semble pas avoir étudié soigneusement
les ambres de son époque... Devant le manque d'exactitude
consacrée à ses recherches des fossiles de l'ambre
(par
exemple l'origine des papillons), on ne peut que se poser
légitimement la question de l'authenticité du
fossile.
Ce
fossile en couverture de l'ouvrage est-il alors un "mirage"
ambré hors d'atteinte des chercheurs sérieux ?
Expliquons-nous : Ce qui est TRES surprenant c'est que ce
fossile, (pourtant exploité par les maîtres de
la science) n'ait pas été mentionné (ou
révisé, ni même évoqué)
dans la très complète monographie des abeilles :
A Monograph of the Baltic Amber Bees and Evolution of the
Apoidea (HYMENOPTERA) publiée par Michael S. Engel
( © American Museum of Natural History 2001).
Finalement, il est assez facile de publier des fraudes. Vous
voulez des Xylocopes fossiles dans l'ambre? En quelques secondes
(déontologie, mise de côté) on peut vous
en donner. Un exemple ici.
Concernant
l'insectes on notera surtout la morphologie
TRES intéressante du sujet.
L'insecte est apparemment au carrefour morphologique
de trois groupes actuels d'hyménoptères (abeille,
xylocope et guêpe)...
Cette
sorte de grosse "abeille" (qui
darde magnifiquement son aiguillon, nous avons de telles
pièces à la Boutique, voir ci-dessous), est
un "apocrite" énorme. Le fossile est donc
rare... Lorsque l'on remarque les corbeilles
au pattes, (lesquelles pourraient alors contenir du
pollen fossile du plus haut intérêt !),
on notera que l'insecte ne correspond absolument pas aux abeilles
Electrapis (disparues) qui vivaient dans les forêts
baltes... Pour les ailes, l'insecte
est sans doute assez proche des xylocopes violets actuels
(groupe inconnu dans l'ambre). Et, pour la
tête, l'animal ressemble beaucoup aux Hymenoptera
Chalcidcidoidea (confer ces inclusions que nous avons présenté
dans La Boutique).
Voici
quelques guêpes Chalcidcidoidea authentiques que nous
présentons dans la Boutique...
Reprenons,
le fossile (ou "faux"-ssile, faisons un peu d'humour)
exposé dans la publication parisienne ne serait-il
pas une chimère ? Dame
Nature aurait-elle assez d'extravagance pour nous ouvrir dans
son registre paléontologique de l'ambre un hybride
aux morphologies contemporaines de plusieurs spécimens
actuels ?
Pour
être inféodées depuis longtemps aux fleurs,
les abeilles sont des sujets paléontologiques très
étudiés. A quelle époque apparaissent-elles
et quand deviennent-elles sociales ? Quelle est l'évolution
historique et la dynamique de cette association intime entre
l'insecte et la fleur ? Et, pourquoi
donc une inclusion si prestigieuse n'est pas depuis sa découverte
la clef de voûte d'une exposition universelle !
La
vérité ne s'invente pas, elle se cherche. Et,
le bons sens est l'outil indispensable pour éviter
les duperies. Concernant l'étude des faux ambres, une
seule publication française aborde le sujet. Dans cet
ouvrage (voir cidessous) vous examinerez les étapes
où des faussaires noient des lézards actuels
dans de l'ambre ancien authentique fondu.
Si
vous souhaitez des insectes authentiques (peu coûteux),
des explications, et le commentaire de publications consultables
sur place, nous vous invitons à la Boutique...
L'entrée est gratuite, et, de plus, on procède
sur place à l'expertise de vos fossiles.
La
Boutique à Jacques, c'est une confrérie de passionnés.
Une confrérie en quête d'exactitude et de vérité.
Les belles histoires ne sont pas forcément les mystifications
de la Nature.
Pour
en savoir plus sur l'ambre
Si
vous souhaitez en savoir plus sur les substituts et
contrefaçons de l'ambre, toute l'équipe
de La Boutique vous invite à étudier cet
ouvrage ci-dessus, et, à lire également
attentivement notre
magazine de 52 pages.
Vous verrez dans
cette publication, à la page 29, que des abeilles
actuelles sont pongées dans des ambroïdes
polonais. Page 30 vous verrez des serpents noyés
dans des ambres asiatiques. Page 46 vous découvrirez
les premières contrefaçons de l'ambre
qui datent de 1742. Et, encore plus extraordinaire vous
comprendrez page 47 les étapes du dépôt
d'un lézard actuel dans un ambre originaire de
la Baltique...
|
|
Concernant le même
sujet...
L'échantillon fossile est-il vrai ou faux ? Inclusions
étranges !
Mon
ambre contient une grenouille et une anguille
L'échantillon
fossile est-il vrai ou faux ?
La
Boutique - E.G. -
Une histoire belge de 2kg ! (Etude).
Notre confrère
Pascal B. nous a rapporté, il y a quelque temps déjà,
une information lancée initialement sur un forum (maintenant
fermé) et reprise en fanfare sur un Blog.
Le sujet, (d'une véracité infaillible?) affirme
la découverte exceptionnelle en 2006 d'un ambre énorme,
originaire d'un gîte fossilifère en Belgique.
Bon, voila une découverte, me direz vous. Mais, diable !
Un gisement d'ambre en Belgique, voilà un scoop !
Une découverte alors exceptionnelle ?!
En ce début d'année
2006, une pièce d'ambre géante est retrouvée
dans les tiroirs du muséum d'histoire naturelle de
Bruxelles. Et, le sujet est lancé aussi vite sur le
web.
Voici quel est le contexte de la découverte.
"En faisant le ménage dans les tiroirs de l'institut
des sciences naturelles de Bruxelles, le paléontologue
: Stephane xxx et son collègue : Alain xxx, paléo-botaniste,
dénichent un échantillon de 25x20x8 cm d'une
matière qui ressemble à un ambre. Après
un dépoussiérage "succin" (=humour),
la présence de cette masse de 2 Kg est suffisante pour
que la démonstration soit faite qu'un scoop énorme
existe à l'institut !!! Le bloc repose en effet
dans les tiroirs de l'institution depuis plusieurs décennies.
La couche consistante de poussière est suffisante pour
permettre à nos scientifiques d'exploiter l'histoire.
Ainsi, n'en doutons pas : "Ce morceau, réellement
gigantesque, de 2 kg provient de ...... Belgique ! Et
oui ..... de Belgique ! Et plus précisément
de Austruwel près d'Anvers, où il fût
arraché des entrailles de la terre en : 1903".
L'article évoque alors la datation : "Ce morceau
daterait du Tertiaire; époques du Miocène et
du Pliocène; de l'ère Cénozoïque;
laquelle comprend les périodes du Pléistocène
et de l'Holocène (antérieurement Quaternaire)".
Et de poursuivre en disant que : "cette pièce
est d'autant plus rare qu'il semblerait que cet échantillon
soit unique!". Peut-on douter de véracité
du gisement fossilifère belge d'Austruwel, un gisement
d'ambre méconnu capable de fournir des échantillons
si prestigieux ?
Réponse des découvreur: "La découverte,
effectivement, est fiable. Mes sources sont fiables à
100% Il suffit que vous vous renseignez par téléphone
au musée des sciences naturelles de Bruxelles en contactant
les personnes qui sont au Département Paléo."
Pour garder une trace écrite nous n'avons pas téléphoné
mais, nous avons envoyé une lettre
dont nous rapportons ici une copie. Gardant l'esprit
ouvert et admettant que des gisements d'ambre peuvent toujours
être découverts ou redécouverts, nous
avons mené l'enquête.
Notre correspondance adressée au Musée est restée
sans suite. Nous avons interrogé également les
journaux belges, la presse locale, pour retrouver des articles
relatifs à l'ambre... Nos recherches dans les médias
ont été fructueuses.
Nous vous présentons
une synthèse.
Lettre
adressée aux conservateurs du Musée.
Musée d'histoire
naturelle de Bruxelles,
Institut royal des Sciences
naturelles de Belgique,
rue Vautier 29 - 1000
Bruxelles.
Bonjour à toute
l'équipe du Musée !
Objet : Expertise
ambre avant exploitation iconographique, puis rédaction.
Bonjour, pour valider
les informations diffusées sur Internet et médiatiser
cette découverte exceptionnelle dans une publication,
nous souhaiterions avoir quelques renseignements sur votre
pièce d'ambre "muséologique" (ambre
de 2 Kg).
Je suis, Eric G. un auteur, photographe, spécialiste
de l'ambre. Je corresponds en ce moment avec Monsieur Raphaël
xxx pour monter le projet (sans doute assez insensé
mais terriblement passionnant) de devenir l'une des passerelles
médiatiques d'Internet orientée dans l'étude
passionnante de l'ambre et l'examen des inclusions organiques
fossiles.
Pour guider notre projet je développe une revue de
science gratuite : le Mag-AMP. Cette publication est un recueil
de documents scientifiques servant de base de travail à
la description constamment révisée des oléorésines
fossiles, des gîtes fossilifères ainsi qu'à
l'étude des inclusions organiques (faune et flore).
Cette publication n'est évidemment pas destinée
au commerce, et, sa vocation est uniquement de servir de passerelle
entre la recherche académique et l'intérêt
naturaliste/amateur des gens qui voyagent sur Internet. Notre
souhait est donc de relier les grandes institutions aux manifestations
culturelles, en diffusants gracieusement nos travaux éducateurs
que nous réalisons pour un public très motivé
et ravis de voir enfin un magazine fédérer des
communautés hétéroclites de paléologues
chercheurs amateurs, tous passionnés. Vous trouverez,
joint, quelques présentations de mes publications (environs
500 photographies publiées sur le sujet.
Tout ceci, messieurs,
pour vous dire, que vos images de cette pièce d'ambre
de 2 Kg qui semble avoir été photographiée
dans votre institution par Stéphane? (correspondant
de votre équipe?) a effectivement retenu notre "attention".
Auriez-vous la gentillesse de préciser quelques informations ?
"...un ambre de Belgique, plus précisément
de la localité de Austruwel près d'Anvers, où
il fût arraché des entrailles de la terre en
1903."
En 1903 ? (1)
Pourriez-vous expliquer la date ?
(2)
Existe t-il un certificat de dépôt (ou un certificat
de découverte) avec éventuellement le nom du
donateur? La pièce est-elle référencée
par un numéro (dans un registre classé) comme
c'est souvent le cas dans les collections institutionnelles
des pays baltes ? Si l'ambre a été déposé
au musée depuis 1903, (depuis si longtemps), peut-être
existe t-il cette marque naturel d'un assombrissement inévitable
de la surface... Les ambres des vielles collections institutionnelles
(non protégés par le baume du Canada) portent
cette marque d'un assombrissement graduel. L'ambre, comme
matière photo sensible, fonce à la lumière
et se consume inexorablement à l'oxygène atmosphérique.
(3)
Monsieur, votre ambre porte t-il ces indices d'une conservation
centenaire ?
(4)
L'échantillon donne t-il une réaction de fluorescence
positive sous une lumière noire comme celle des ambres
authentiques? Ce test aux U.V., à lui seul, n'est évidemment
pas suffisant pour certifier que la pièce paléontologique
soit authentique, mais, il permet de déceler les contrefaçons.
(5)
Si l'échantillon a été trouvé
en Belgique, (plus précisément dans la localité
de Austruwel près d'Anvers) sans doute existe t-il
d'autres échantillons connus plus petits... Fort de
quelques 175 ouvrages et articles relatifs à l'ambre
dans ma bibliothèque, je n'ai aucune information présentant
le moindre gisement d'ambre près d'Anvers.
Mais, EVIDEMENT, cela ne prouve absolument pas l'inexistence
du possible gisement !
Une lacune bibliographique ne démontre rien, sauf peut
être l'énormité de la découverte !
Dans une annexe jointe vous trouverez un commentaire des pièces
muséales de plusieurs kilos. (Conditions de formations
en cuvettes, et exploitation des indices de la surface (analyse
taphonomique).
(6)
Pour travailler d'avantage l'analyse taphonomique, pourriez
vous nous envoyer des photographies numériques des
surfaces de l'échantillon d'ambre ? La croûte
d'altération du brut permet une lecture de la genèse
de l'échantillon en précisant parfois sa position
dans les roches encaissantes. La couleur de la matrice affinera
l'analyse logique déductive.
Monsieur, pour en terminer,
pourriez-vous nous donner tout autre renseignement que vous
souhaiteriez publier ?
Au plaisir de vous lire !
E.G.
Un ambre muséal belge... Un ambre originaire de la
localité d'Austruwel
près d'Anvers, où il fût arraché
des entrailles de la terre en 1903...
L'ambre
belge, le miroir aux alouettes ?
On notera surtout
que le site Pliocène (2 à 6 M.A.) d'Austruwel
près d'Anvers est connu pour ses Mollusques fossiles
Gastropodes de la famille Buccinidae...
C'est d'ailleurs
Phillip G. Owen qui a référencé le gîte
fossilifère, en 1986. Confer le registre d'inventaire
du "Natural History Museum of Los Angeles County"
(LACMIP Locality Register Locality 10550)
Aucune information
n'existe à ce jour dans la bibliographie mondiale concernant
des gisements d'ambres locaux pour des résines fossiles
de cette époque (2 à 6 M.A.)
Alors, pour les
ambres belges de 2kg, faut-il croire les communiqués
de presse ?
La presse "Néogène"
a-t-elle bonne audience ?
|
Concernant le même
sujet...
L'échantillon
fossile du Maroc est-il vrai ou faux ?
Bonjour,
Il
y a 10 ans, j'ai acheté au Maroc (au col de Tizi-n-Tichka)
un morceau d'ambre d'environ 10 grammes qui contient au moins
une dizaine d'insectes, la plupart minuscules (moucherons,
1 à 2 mm), excepté une petite mouche, (4 mm)
et un coléoptère (Elateridae, Taupin, environ
7 mm). Sur votre site, vous évoquez le risque de faux
et des contrefaçons pour les morceaux d'ambre du Maroc,
mais, cela ne semble pas être le cas ici.
D'une
part, le morceau est bien jaune, et, d'autre part, ayant extrait
un tout petit élément du fossile et après
l'avoir fait brûler, j'ai senti cette agréable
odeur de résine (type encens) caractéristiques
des résines fossiles, bien différente de celle
d'un plastique brûlé. Entomologiste amateur depuis
une bonne trentaine d'années, je n'ai pas de compétence
particulière pour identifier les résines fossiles,
et, à votre avis, quel est l'âge de cet ambre
marocain et par conséquence celui des insectes piégés ?
Bravo
pour vos recherches, c'est fascinant !
Cordialement.
Olivier
DECOBERT
La
Boutique - E.G. -
Bonjour, Monsieur.
Bonjour,
Le lieu d'achat d'un échantillon
n'est pas forcément une garantie scientifique (fiable)
de la provenance géologique du matériel. Un
échantillon acheté au Maroc peut éventuellement
être originaire des gisements malgaches (c'est souvent
le cas). D'autant, que les gisements ambrifères locaux
sont mal ou pas connus. Monsieur, si votre échantillon
est si odorant à la combustion, il peut correspondre
à un copal. Un copal subfossile récent (un à
deux millions d'années).
Monsieur, si vous souhaitez
d'autres expertises, j'ai besoin d'une image pour décrire
d'avantage votre acquisition.
Bien à vous.
E.G.
Merci
pour cette réponse rapide ! Je n'avais pas envisagé
que ce spécimen puisse éventuellement être
originaire de Madagascar.
Il faudrait effectivement que je puisse vous faire parvenir
des images du morceau marocain. Dès que j'aurai l'occasion
de faire ces images, je vous les transmettrai.
Olivier
DECOBERT.
La
Boutique - E.G. -
Monsieur.
Bonjour,
J' ai pris le loisir de
composer une seule image à partir de vos documents
en regroupant vos échantillons. Ce faisant, j'ai sans
doute redimensionné les enchantions en perdant un peu
leurs proportions respectives. Mais, l'essentiel est là
pour le commentaire.
Les échantillons
1 et 2 correspondent rigoureusement à du matériel
malgache. Les blattes, grandes, caractéristiques...
La résine est claire, fluide, mouvementé. Les
coulées sont nettes, très marquées.
Les autres échantillons
(A et B) pourraient correspondre à du matériel
colombien récent. Les résines sont tendres,
très chargées en polluants organiques végétaux.
Les insectes sont operculés (cassés, extraits
de la résine). Confer cet élatéridé
(taupin) au niveau (A), insecte assez caractéristique
des peuplements forestiers (gisements colombiens).
Cette résine (A
et B) ne correspond rigoureusement pas aux données
que mes confrères me rapportent de collectes locales
où les résines sont surtout sombres (résines
utilisées dans des rituels sacrés et religieux).
Aussi, Monsieur, avec
vos images, je resterais circonspect (très prudent)
pour affirmer que ces échantillons sont du matériel
marocain. Ces échantillons sont de type copal, c'est
certain. Le second gisement n'est pas malgache et semble assez
proche des gîtes colombiens.
Et, autre point, le matériel marocain, l'ambre
opaque marocain (le matériel opaque jaune des colliers
berbères, les sécrétions de quelques
"palmiers"?) c'est encore autre chose. L'ambre pour
porter ce nom (d'ambre) est une matière fossile qui
fluoresce... Une multitude de matières qui ne sont
pas fossiles se commercialisent toutes plus ou moins sous
le nom d'ambre, prêtant alors à confusion...
Bien à vous.
E.G.
Note : Et, oui, puisque
vous êtes entomologiste, je vous annonce en avant première,
la préparation de cette photothèque des plus
beaux insectes de l'ambre... Le sujet, préparé
actuellement, concerne les coléoptères de l'ambre
retrouvés colorés... (Les colorations originelles
sont conservées).
Taupins, carabes, petites cocinelles et autres
merveiles, voici un bref aperçu des
insectes qu'il est loisible de découvrir piégés
dans les résines...
Oui, ces insectes ont partiellement conservé leurs
couleurs originelles !
Si vous le désirez, nous proposons des éditions
24 x 30 cm
sur papier photo professionnel des plus belles inclusions
organiques de l'ambre...
Contact
: laboutiqueajacques@wanadoo.fr et
/ ou eric.ambre.jaune@hotmail.fr
|
Concernant le même
sujet...
L'échantillon
fossile avec le triton est-il vrai ou faux ?
Bonjour,
Monsieur,
Je possède un ambre de Baltique, avec une inclusion
(peut-être un triton... ?), dans
un ambre balte authentique. Quel laboratoire ou organisme
pourrait expertiser ce fossile ?
Qui pourrait me certifier
la pièce afin d'avoir une certitude quant à
l'authenticité ou non de ce spécimen ?
D'avance je vous remercie pour votre réponse.
Bernard WITKOWSKI
Cordialement.
L'échantillon
d'ambre avec le lézard est-il vrai ou faux ?
Bonjour,
m'intéressant aux Sciences de la Terre je suis tombé
sur votre excellent site Internet, très détaillé,
concernant l'ambre et l'étude de ses inclusions organiques.
Ah ! Le WEB, comme l'ambre, étrange matière,
substance merveilleuse pour sonder la Terre et améliorer
nos connaissances avec plaisir...
J'ai
trouvé sur un marché moscovite un lézard
piégé dans l'ambre, (espèce inconnue),
pouvant peut-être provenir de Pologne, de Kaliningrad...
Je souhaiterais vous envoyer un DVD sur le lézard et
une photographie. L'ambre contenant le précieux vertébré
à essentiellement deux couleurs, miel et marron, la
matrice est limpide presque transparente en profondeur. Le
matériel est cependant poli sous forme de cabochon
et enferme l'inclusion centrale de vertébré.
Dans l'échantillon d'ambre on découvre une petite
portion végétale située à côté
de la patte droite de l'animal. Et, l'examen de l'ambre montre
également, en bordure droite, une minuscule portion
de ce qui ressemble être une mousse. Dans sa partie
dorsale, la peau du lézard se décolle comme
s'il s'agissait "bizarrement" d'une mue. Ce n'est
sans doute pas la bonne interprétation. On discerne
dans l'ambre également de nombreuses bulles, de diverses
tailles, et des craquelures profondes... Tout autour de la
queue de l'animal, on observe une zone assez régulière
en épaisseur, plus contrastée. La position du
lézard est étrange et me paraît trop naturelle.
La position n'est pas mortuaire, presque trop figée
sans mouvement sous le flux de la résine. En outre,
la ligne continue de séparation des matières
(ligne de contraste) entoure l'animal... Tout semble montrer,
et la chose est assez curieuse, comme si l'on avait mis le
lézard dans l'ambre chauffé durant un lent processus
de refroidissement.
Ce
lézard dans l'ambre pourrait-il s'agir finalement d'une
supercherie ? Y a t-il quelque part, dans le fossile,
un indice authentique et originel ?
Monsieur,
cela me ferait plaisir si vous pouviez m'éclairer sur
la résolution de ce sujet sachant votre érudition
et vos contacts.
Dans
l'attente, ... merci par avance pour votre réponse.
Maurice
NOCHER.
VIENNE.
AUTRICHE.
La
Boutique - E.G. -
Bonjour, Messieurs.
Oui, les faux lézards
et les tritons plongés dans l'ambre (partiellement
fondu) abondent sur le marché... Sauf publication que
je ne connais pas, je suis le premier (et je crois le seul)
auteur français à avoir expertisé les
faux de l'ambre. Dès 2002, j'ai publié une étude
concernant les faux de l'ambre, les lézards et principalement
les tritons baltes.
Si vous souhaitez en savoir
un peu plus sur les substituts et contrefaçons de l'ambre,
je vous invite à étudier mon ouvrage : Ambre
Miel de Fortune et Mémoire de
Vie, et, à lire attentivement mon magazine Mag-AMP
N°4 de 52 pages. Vous verrez dans cette publication, à
la page 29, que des abeilles actuelles sont pongées
dans des ambroïdes polonais. Page 30 vous verrez des
serpents contemporains sont noyés dans des ambres asiatiques.
Page 46 vous découvrirez les premières contrefaçons
de l'ambre qui datent de 1742. Et, page 47, vous verrez les
étapes du dépôt d'un lézard actuel
dans un ambre authentique originaire de la Baltique... Lisez
ce document, le Mag-AMP N°4, le cas des faux vertébrés
est abordé à la page 47/52.
Reportez vous également
au dossier
des incluions étranges (page 9/10) vous verrez
la radiographie du faux triton.
Messieurs, si vous souhaitez
une expertise détaillée, vous pouvez m'envoyer
les images de vos spécimens. (Envoi cd-rom ou envoi
d'images par messagerie électronique), à votre
convenance...
Oui, les faux existent
et alimentent le commerce. Je reste à votre disposition
pour expertiser vos pièces.
Je reste attentif à
vos objets...
Bien à vous.
E.G.
Complément
de réponse concernant l'expertise du fossile de Monsieur
NOCHER.
Monsieur NOCHER nous expédie
de VIENNE, en AUTRICHE, un DVD contenant une jolie vidéo
de treize minutes qui présente un lézard plongé
dans l'ambre.
La première partie
de la vidéo est une observation sous une loupe binoculaire,
fort grossissement. La seconde partie est un examen de l'échantillon
d'ambre tenu à la main devant la caméra. Oui,
un beau lézard est noyé dans l'ambre...
Le
beau lézard de Monsieur NOCHER...
A première vue,
des indices (3) prouvent que
la matrice profonde d'ambre est authentique. Sans faire un
exposé exhaustif de tous les paramètres observés,
je propose de discuter l'étude du fossile en émettant
des remarques à la file.
A - Un traumatisme énorme
(8, 6), des vertèbres
cervicales à la queue, est perceptible sur l'animal.
Le lézard est une dépouille. Le dos de l'animal
manque, comme s'il avait été arraché.
Le crâne est également brisé (7),
le traumatisme circulaire ressemble à une percution,
trou vers le fond de la résine, sans indice visible
dans le fossile. La patte antérieure droite est également
altérée. Le lézard incomplet n'est cependant
pas décomposé. Le squelette n'est pas discernable
à partir de la vidéo réalisée
(8).
B - Sans trace apparente
de mouvements dans les coulées superficielles de résine
(mouvement de la queue, par exemple) on peut supposer que
l'animal était mort avant de rentrer dans le milieu
piège collant. Il faut présumer que le lézard
était mort au pied d'un arbre sécrétant
de la résine, dont un amas s'est détaché
et l'a recouvert. Une analyse des coulées de résine
(superficielles et profondes) devra alors montrer un processus
vertical de recouvrement de la dépouille.
C - Des dépouilles
incomplètes de vertébrés (grenouilles
et lézards) existent dans le registre des fossiles
de l'ambre. Ce sont parfois les restes supposés du
repas d'un prédateur (oiseau avec la présence
d'indices de plumes). Dans d'autres cas, ce sont des dépouilles
amorphes qui gisent au sol et sont visitées et nettoyées
par des fourmis.
D - Le lézard est
ici si bien conservé, qu'il est théoriquement
possible d'étudier l'organisation précise de
son squelette. Une radiographie aux rayons x devrait permettre
de vérifier si l'animal aura été heurté
par le bec éventuel d'un oiseau pour discuter les éléments
à l'origine de son arrivée dans la résine.
E - La position de l'animal
n'est pas mortuaire. La queue de l'animal est recourbée
étrangement.
F - Le plan de recouvrement
de l'animal n'est pas synchrone avec les coulures profondes.
L'analyse taphonomique permet de confronter la position de
l'animal aux coulées de résine, peu nombreuses,
sous le lézard (1, 2).
G - En théorie,
une dépouille animale, creusée aussi largement
par le dos (8), sèche
assez vite et devient "inconsistante", amorphe dans
la résine. Or, un dégaze important apparaît
au niveau de la queue (4, 5).
Une bulle énorme est perceptible sur la queue du lézard.
On peut supposer que cette bulle résulte d'une fermentation
naturelle durant le long processus de fossilisation de l'animal.
Si tel est le cas, on devrait apercevoir dans le fossile une
nuée blanche importante qui apparaît selon l'arrivée
des liquides viscéraux du lézard. (Ce qui n'est
malheureusement pas le cas). On en déduit alors que
cette bulle est évidemment une marque atmosphérique
laissée par le préparateur. Le fossile est alors
un faux.
H - Une myriade de bulles
atmosphériques visibles au niveau de la queue semble
valider une manipulation du préparateur. Le préparateur
paraît avoir plongé le lézard dans un
ambre fondu. Et la pièce aura séchée,
inclinée, donnant un nouvel axe de mouvement aux bulles
non fossiles (1).
I - L'examen de la position
plane du lézard prouve que la l'orientation des pattes
et de la queue ne résultent pas des seules forces créées
par la résine sur le corps de l'animal. La position
non mortuaire est en contradiction avec les lignes profondes
des coulées verticales de résine (2).
La position de la queue n'est pas antique. La courbure de
la queue vers la tête n'est pas en relation avec les
coulées de résine ni même une percution
logique.
J - Une zone sombre parfaitement
visible vers la queue est apparemment matérialisée
tout autour du lézard (9)
et correspond sans doute à la limite de l'ambre fondu
et de l'ambre fossile.
K - Si l'ambre profond
(3) est manifestement authentique,
irisation, zone de fracture naturelle, lignes graduées
de coulées, le lézard est un faux. Et, pour
poursuivre l'analyse de l'échantillon, une observation
en lumière noire devrait renseigner beaucoup sur les
étapes de la fabrication par le préparateur.
Un examen du fossile d'ambre en lumière noire serait
intéressant. Le plus souvent l'ambre fondu, fluoresce
différemment qu'un ambre authentique.
Sauf, méprise énorme
de ma part, (car l'exercice d'une expertise d'un fossile à
partir de photographies ou d'une vidéo reste difficile),
l'échantillon présenté, ci dessus, est
sans doute un faux. Monsieur NOCHER, vous avez la parole,
pour compléter l'expertise, et, j'attends vos autres
documents pour améliorer l'analyse...
Monsieur NOCHER, pourriez-vous
nous préciser la fluorescence de la pièce ?
Comment est l'intérieur du lézard ? Dans
quel état sont les os ? Parfaitement nettoyés
(par des fourmis, par exemple), ou, cassés suite à
un choc? Monsieur, n'hésitez pas à compléter
le dossier.
Cordialement,
Eric G.
Bonjour,
Merci pour votre première expertise pertinente
et très détaillée d'après la vidéo.
Je
partage vos hypothèse et je pense également
à la contrefaçon pour ce lézard noyé
dans l'échantillon authentique d'ambre. Les préparateurs
ont effectivement fabriqué une "belle" contrefaçon
avec de l'ambre fossile.
Concernant
la couleur sous des lumières UV (lumières utilisées
pour les expertises des timbres poste) je constate une couleur
bleutée assez uniforme, la transparence bien sûr
est affectée. Mais je n'arrive pas à développer
d'avantage ma critique à partir de la fluorescence
(réponse difficile à interpréter). J'aurais
sans doute les mêmes difficultés
si je réalisais une photographie rayons X (pour
vérifier la positions taphonomique du squelette)
ou une observation en Infra Rouge (IR). Quoi qu'il en soit,
si je parviens à faire des images tests correctes,
je vous les expédie par e-mail, comme vous me le proposez...
Je
vous remercie pour l'ensemble de votre expertise. Revenant
au lézard, Une question : serait-il possible de
déterminer l'espèce et l'origine géographique
(aire de répartition), si c'est effectivement une espèce
de nos régions ? Quel âge peut-on accorder
au lézard ? Par ailleurs, une minuscule "sternhaare"
(fleur ou résidu de bouton de chêne) est visible
du coté droit de l'animal, me semble t-il. Est-ce bien
là ce critère d'authentification de l'ambre
fossile (même si effectivement une portion a été
fondue) ? Quant à l'animal détérioré,
il m'est difficile de juger de l'état de l'ossature
et la position particulière des os... Je constate simplement,
me semble t-il, un décollement de la peau sur le dos
de l'animal, due certainement au contact de l'ambre fondu
brûlant sur les chairs.
Ce
fossile est une belle énigme qui s'éclaircit
progressivement à vos lumières. Monsieur, je
vous adresse des liens pour visiter quelques sites Internet
(sites en allemand sur l'ambre qui proposent des lézards,
et, également, des découvertes dans le Chiapas
au Mexique).
Bien cordialement,
Maurice
NOCHER.
VIENNE.
AUTRICHE.
Monsieur
NOCHER, Bonjour.
Oui, le résidu de
chêne est un critère qui atteste (assez bien) que
l'ambre utilisé pour recevoir le lézard est authentique.
Le lézard (espèce actuelle) noyé dans l'ambre
(authentique) fondu est sans doute un spécimen adulte.
Et, il est difficile de dater l'origine de la contrefaçon,
quelques mois, plusieurs années ?
Monsieur, j'attends avec
intérêt les tests que vous pourriez faire pour
développer d'avantage le mode opératoire du faux
lézard dans l'ambre.
Merci pour vos liens Internet.
Plusieurs pays, et donc, plusieurs passerelles Internent proposent
des faux à la vente. C'est ainsi...
Cordialement,
Eric G.
|
Concernant le même
sujet...
L'échantillon
fossile avec le scorpion est-il vrai ou faux ?
Bonjour,
J'ai
découvert depuis peu la diversité et la grande
beauté de l'ambre grâce notamment a vos articles
et vos sites Internet.
Et
ayant décidé d'offrir un bijou d'ambre (à
ma bien aimée), j ai trouvé sur le site Internet
xxx un échantillon
d'ambre balte contenant un scorpion (5mm) avec un certificat
d authenticité ! Ayant vu la rareté
de la chose j ai bien évidemment un doute... Mais,
il m'a été fourni avec des photos et ce certificat,
lequel semble appuyer un certain sérieux.
Accepteriez
vous d'étudier ces photos et l'inclusion, en me donnant
votre avis ? Que pensez de cette découverte ?
Je
vous remercie, vivement. Je vous donne ci-dessous, le détail
des informations utiles (poids, tailles, caractéristique
de l'échantillon), et, évidement le prix d'achat.
Cordialement,
Marius.
La
Boutique - E.G. -
Bonjour, Monsieur.
Oui,
effectivement un petit "scorpion" (5mm). Et un autre
dans des matières baltes...
OUI
SAUF que votre animal est un : pseudo scorpion.
Le VRAI scorpion a une "queue", un dard. Et, le
pseudo scorpion (faux scorpion) n'a pas cet appendice !!!
Monsieur, votre arthropode
était fréquent dans la litière du biotope
antique de la forêt d'ambre, il est alors assez "courant"
en inclusion...
Votre animal est, certes,
intéressant (authentique), mais, il est 1.000 fois
plus fréquent que le véritable
scorpion (ou mue de scorpion). Attention, les scorpions
de l'ambre sont souvent des faux, voir cet
exemple au forum.
Et, Monsieur, concernant
le prix (!!!), je vous laisse comprendre ce qui en découle...
Le certificat d'authenticité a la valeur qu'il a.
Que dire de plus.
Bien à vous.
E.G.
|
Concernant le même
sujet...
L'échantillon
fossile pêché en mer est-il vrai ou faux ?
Bonjour
Monsieur,
Je
vous sollicite, car un voisin pêcheur en mer a trouvé
dans ses filets ce qui nous apparaît être de l'Ambre.
De
la taille et de la forme d'un oeuf d'autruche il semble être
composé de deux morceaux car on distingue une différence
de couleur. Nous aimerions savoir à qui nous adresser
pour avoir une certitude sur ce que c'est que cette trouvaille
somme toute extraordinaire.
Nous
vous remercions de votre aide car notre savoir se limite,
à des recherches sur le net qui nous conduisent à
vous. Recevez mes cordiales salutations.
Malick.
La
Boutique - E.G. -
Monsieur.
Bonjour,
avez-vous des photographies ?
Hum, vous n'êtes
pas le premier à m'interpeller pour m'expliquer des
pêches plus ou moins "miraculeuses"... Et,
pour vous guider dans l'expertise de
votre découverte, racontons une histoire, celle
de l'infortuné Leif Brost qui croyait vraiment tenir
le record du monde de la plus grosse pièce d'ambre
pêchée en mer. Le bloc, de 230 pounds, correspondait
sans doute de par sa forme à la cavité creuse
d'un arbre antique producteur de résine.
Leif
Brost et son vrai faux ambre de 530 pounds pêché
en mer !
Comment sur
le site, (puis, ensuite dans les livres) ne pas rêver
dès la première image ! Monsieur
Leif Brost pose pour la photographie record devant
la plus grosse pièce d'ambre du monde ! Un ambre
de la Baltique de plus de 530 pounds (238 Kg)... Et lorsque
l'on connaît la taille de certains arbres antiques,
producteurs de résine, 60 mètres de hauteur,
pourquoi ne pas croire à ce record ?
Après
les explications du dit record (affiché,
et, publié) tout semble loyal, incontestable. Et bien,
justement... Voici la légende du record :'The manager
Leif Brost with his biggest resin lump'. Effectivement c'est
le plus gros bloc de résine jamais pêché
en mer ! Mais, pour faire simple, c'est une résine
moderne, le contenu d'un baril métallique !
Une cargaison est tombée
en mer et le contenu du tonneau a été récupéré
au large du Gotland (Mer Baltique) en 1988, par 70 mètres
de fond, dans le filet d'un bateau de pêcheurs suédois.
Le record, assez amusant, n'est qu'industriel ! Au pire,
cette boule résineuse est la plus grosse souillure
poisseuse du monde.
Monsieur George Poinar
en Juin 1994 expliquait l'illustre désillusion de Leif
Brost. Mais depuis, (et les pages du site Web ont un Copyright
de 1996), Leif attire le client, l'Internaute avec sa pêcherie
(ou 'sur-percherie') de 238 Kg... Pour un musée, c'est
tout simplement amusant ou déconcertant !
Alors, oui, surtout lorsque
les couleurs sont bizarres, assez homogènes, en mer,
on peut pêcher des souillures qui ressemblent beaucoup
à l'ambre. Et, dans le cas de notre pièce muséale
de 238 Kg, une résine contemporaine qui a séjourné
plusieurs années dans la mer a vraiment tout pour ressembler
à un ambre authentique. Et, avec l'histoire de Leif
Brost... preuve est faite ici, (et elle est de taille), de
l'intérêt souvent commercial porté à
l'ambre et aux records en toutes sortes.
Bien à vous.
E.G.
Voici donc cet échantillon
étrange,
assez "énorme", qui a la taille d'un uf
d'autruche. Le bloc est formé en deux parties. Oui,
effectivement la croûte scoriacée extérieure
est assez comparable à celles des ambres authentiques
fossiles. Et, incontestablement la couleur miel -étrangement
homogène- est également celle de la pierre antique.
Pour lever le doute et reconnaître
une VRAIE résine fossile de type ambre il suffit
de disposer votre échantillon sous une lumière
UV. Si l'échantillon fluoresce c'est un ambre, sinon,
c'est sans doute une "résine" contemporaine
(une souillure éventuellement industrielle) qui a séjourné
en mer. Voir l'exemple présenté ci-après.
Si vous n'avez pas de lampe UV, vérifiez l'odeur. Si
le bloc est odorant et colle légèrement, vous
déduirez que votre échantillon n'est pas fossilisé
(polymérisé). Et, ultime test. Présentez
une flamme sur le bloc. L'ambre brûle comme une bougie
en maintenant une petite flamme surtout régulière
accompagnée d'une fumée blanche. Les autres
matières (plastiques, résines, époxy)
crépitent, claquent, coulent, s'embrasent et engendrent
à l'occasion des odeurs acres mêlées à
des fumées noires...
Sur
cette autre image, où, cette fois les portions sont
séparées, on remarque que les surfaces libérées
sont différentes d'un ambre (matrice fossile). Et,
la matière ressemble en définitive beaucoup
à un produit industriel. En dehors des tests (tests
qui doivent être réalisés), une convergence
sérieuse d'indices tend à indiquer que cet objet,
pêché en mer, n'est pas un ambre...
E.G.
Alors,
pêches miraculeuses ?
Monsieur Bourhis,
(GOUESNAC'H 29950), le 28 mai 2008, nous adresse à
La Boutique à Jacques un colis bigrement intéressant !
Yannick nous fait parvenir ce qu'il pense être effectivement
de l'ambre. Cette autre pièce a d'ailleurs été
pêchée en mer !
Malheureusement le bel
échantillon de 12 cm s'avère être une
résine contemporaine (sans doute une résine
de pin).
L'échantillon fond
à la combustion. La matière est odorante, les
surfaces sont collantes. Le bloc de résine est pulvérulent
(= se réduit facilement en poudre). La matière
ne fluoresce pas. Ce n'est donc pas un ambre "fossile".
Le matériel sera
tout au plus un ambre si la pièce
séjourne quelques millions d'années
dans la mer ! (Humour). L'objet esthétique
(croûte scoriacée externe, mise de côté,)
a effectivement les caractéristiques visuelles des
ambres fossiles, (couleur, zonation interne, fracture profonde
conchoïdale). Cette découverte est sans doute
la cargaison perdue d'un navire.
Un ambre fossile pêché en mer n'a JAMAIS cet
aspect aussi éclatant. Un ambre brut, récupéré
en mer, à toujours une croûte scoriacée
(pellicule de surface fracturée et granuleuse toujours
présente) née sous le chimisme des roches géologiques
encaissantes modifiée ensuite par la corrosion marine.
La
s
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