Oser
photographier une fleur, un nuage, un arbre extraordinaire, une
scène entomologique étrange dans un biotope forestier,
.../... en espérant réaliser une publication peut rapidement
devenir une passion dévorante.
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Préférant
l'enquête de terrain au travail assez simple du rat de bibliothèque
qui recopie les paragraphes des vieux ouvrages pour la revue au papier
glacé, des investigations passionnantes menées
en pays Morvan permettent de remettre à jour quelques
merveilles
oubliées des hommes...
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Gravées
aux emblèmes de la royauté, des bornes en granit (ruinées
par le travail des engins forestiers) existent ici et là en pays
Morvan... Abandonnées dans la vielle salle, entre deux planches
clouées, voici des tentures d'époque à l'effigie
de Jeanne d'Arc ! Ah, la belle image qui nous rappelle les grands
instants de l'histoire... Et, oui, aussi, qui
est donc le personnage qui a découvert le plus grand théâtre
rural de la région ?
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J'espère
que ces présentations (évidemment incomplètes)
vous donneront quand même matière à regarder le
paysage français du Morvan autrement que par la lorgnette de
l'Histoire, (pas toujours poétique, au moins
pour ce qui est publié dans les vieux ouvrages des bibliothèques,
je pense au flottage
du bois). Les unités paysagères, ici, sur
les hautes terres de la Bourgogne sont d'une richesse écologique
intéressante. La gestion des espaces et la valorisation des biosphères
(des notions un peu abstraites) ne sont pas forcément données
aux gens les plus réactifs aux synergies et coopérations
désintéressées... Ici, dans le Morvan, les naturalistes,
écologues et photographes -passionnés- qui arpentent le
nez au sol les biotopes pour photographier les micro mondes sont aussi
rares que les arbres (ici) centenaires...
Le Gr encore mangé par le voisin qui élargit sa parcelle de culture, l'affiche "Vivre le Morvan Libre !" qui intrigue le touriste anglais,... le bruit de la tronçonneuse à peine couvert par le coup de fusil,... le Morvan esthétique existe mais en arrière seulement des activités humaines. S'imprégner des paysages du Morvan est facile, échanger avec les autochtones est une autre histoire... |
Là
où la Bourgogne se fait Montagne, là, en plein cur
du Morvan, je réside et je me promène...
Dans ces hauteurs de granit, sur cette île biologique de la Bourgogne, les pluies fouettent les pierres erratiques nichées sous les mousses. Les volumes moites granitiques ressemblent à ces ruines d'un château légendaire où quelques murailles se disputeraient encore les forces telluriques mêlant alors les mythes aux légendes. Le massif du Morvan a bâti son âme sous une voûte hercynienne et porte désormais ses traits montagnards manifestes. Dominant gravement les valons alentours, le site superbe est à coup sûr, ici, une montagne. Je me passionne pour cette lecture des paysages de la "Montagne Noire" (=Morven en celte). En territoire Morvan, le panorama n'est pas un simple décor, il est tout un entour, baigné par ces lumières changeantes. En quelques heures les éclairages évoluent au travers des nuages qui donnent un sens et une existence vibrante à cet environnement d'exception, chargé d'émotion... |
Sollicité
par le souffle des vents, le courant des couleurs, le jeu des volumes
et le contraste des lumières, il fallait bien un livre à
coté de l'exposition photographique pour expliquer cette puissante
citadelle naturelle qu'est le Morvan. A chacun son regard, imprégné
de sensations... A chacun son Morvan.
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Le
lourd massif granitique du Morvan, soulevé par les époques
géologiques anciennes, a tout donné, le bois de chauffage
pour Paris, et l'eau, cet or blanc, richesse d'un équilibre désormais
fragile. Le Morvan en tant que territoire rural vivant est réellement
façonné par ces deux éléments : le bois
et l'eau. La forêt de la Montagne Noire (ou Morven en celte)
est sombre, offre même ses arbres zoomorphes inquiétants
et obscurs. Le bois contraste alors à l'eau, cristalline, claire
et limpide qui, taille le massif... Le territoire forestier du Morvan
possède ses deux mille kilomètres de cours d'eau qui alimentent
des lacs conçus à l'origine pour le flottage du bois,
aujourd'hui reconvertis en biosphères écologiques... Alors,
quel meilleur endroit pour contempler la nature que le Parc naturel
régional du Morvan, et, ses sites Natura 2000. L'inextricable
massif du Morvan, à cheval *
sur quatre départements de la Bourgogne, présente les
conditions idéales pour dresser l'inventaire des espèces
faunistiques et florales de nombreux biotopes. Les unités paysagères,
très variées, se succèdent constamment produisant
un patchwork écologique de tout ce que l'on peut trouver en Bourgogne.
Tout naturaliste curieux qui découvre la biosphère des richesses naturelles dans les sites du Morvan est immédiatement frappé par la variété des formes, la richesse des couleurs et par l'extraordinaire contraste des éléments. D'aucuns de dire que les paysages, ici, doucement vallonnés, sont merveilleux, beaux, surprenants, fascinants même... Et d'autres de rappeler que ces lieux abritent des "lutins farceurs" qui, sortis des forêts, précipitent les promeneurs dans les plans d'eau. Où est le vrai du faux ? Et si l'observation attentive des paysages du Morvan nous servait de guide pour mieux comprendre la vraie nature des lieux ? (* = le cheval est le logotype du Parc du Morvan). MORVAN, le livre présenté ci-dessous, accompagne l'exposition de photographies. |
Dans
son ouvrage Morvan 1929 (couverture souple, 219 pages aux Editions
Rieder - Paris), Maurice Constantin Weyer indique -même si l'étymologie
est discutable- que Morvan signifie "Montagne Noire"
une acception celte (Morven) surtout renforcée par Napoléon
III et la sylviculture moderne qui ont enrésiné les paysages
d'essences étrangères venues récemment du nouveau
continent. Si la racine étymologique "Mor" est
effectivement rattachée au relief, la syllabe "Vind ou
Vand" évoque le blanc. Alors Morvan Noir ou Morvand
Blanc ?
C'est bien connu, les gens du Morvan sont joueurs
et, si à "Château Chinon" vous souhaitez
voir les fondations d'une maison fortifiée ou d'une forteresse,
vous n'aurez rien. Ni château, ni citadelle... Autre exemple,
dans le paysage ici "La fontaine salée" doit
son nom à une erreur de transcription et, située dans
un paysage granitique, la fontaine est simplement: ensablée.
Ainsi vont les mots en Morvan, ils vivent avec des confusions, et il n'y a rien d'original à cela. L'imaginaire vit et se développe alors dans une place laissée vide par la simple fortune. Movan, on pourrait dire phonétiquement que les vents sont vifs "Mord-vents". Les exemples hétéroclites peuvent être multipliés, et, "Morvann" dans l'imaginaire scandinave évoquerait la "mère des eaux". |